TDAH joyeux

Chez moi, la maison n’est pas juste une maison. C’est un terrain d’aventures, un décor de cinéma, un laboratoire d’expériences improbables.

Un matin, en descendant dans le salon, je découvre que la pièce a été rebaptisée « La Grande Forêt ». Tous les coussins du canapé ont migré au sol, les draps se sont transformés en tentes, et les peluches sont soigneusement alignées comme des animaux sauvages. Clémentine et Alexandre sont au centre de ce joyeux chaos, en pleine mission de survie, expliquant que la table basse est un point d’eau et que les escaliers sont une montagne qu’il faut gravir avec précaution.

Et pourquoi prendre un petit-déjeuner classique quand on peut pique-niquer sur les marches de l’escalier ? C’est bien plus amusant ! De toute façon, le concept de « manger à table » semble parfois totalement obsolète dans cette maison. Un jour, c’est une cabane en couvertures, le lendemain, c’est dans la baignoire (sans eau, heureusement !) parce qu’elle est devenue un bateau en pleine mer et que la cuisine était apparemment trop "dangereuse" à cause des requins imaginaires.

L’imagination de Clémentine est sans limites. Des dessins qui prennent vie sous ses crayons, des histoires animées en montage vidéo, des inventions artistiques qui transforment n’importe quel carton en chef-d’œuvre. Un simple rouleau de scotch et c’est parti pour une création qui défie la gravité. Quant à Alexandre, il a la fibre commerciale bien développée : il revend ses Malabar au collège pour s’acheter ce qu’il veut, et son talent pour la cuisine se manifeste dans des tambouilles parfois audacieuses, mais toujours faites avec passion.

Parfois, je les regarde et je me dis que, oui, c’est intense, oui, c’est imprévisible, mais qu’est-ce que c’est beau ! Ce quotidien, bien loin d’être conventionnel, est rempli de rires, de trouvailles géniales et de souvenirs qui valent tout l’or du monde. Et si, certains jours, je me perds dans les batailles du TDAH, il suffit de voir Clémentine en pleine création ou Alexandre préparer une recette improbable pour me rappeler que cette vie-là, je ne l’échangerais pour rien au monde.